Non loin de là - une
rue plus loin - la société active s’évertue à fêter sa mort prochaine dans une
étonnante procession désespérée. Malgré leurs masques ou autres artefacts de
dissimulations, malgré la coagulation autant triste que fugace d’êtres vides,
ils courent frénétiquement vers une chute imminente et inéluctable… Les
trajectoires onduleuses d’individus
titubant se croisent au travers de leur errance respective...
Le bar ne désemplit pas malgré l’heure tardive
tandis que l’extravagance ivre de ses occupants s’accentue… Ils sont des
dizaines à s’enivrer, rigoler, danser… la plupart se connaissent entre eux, les
liens se tissent aisément, alcool aidant… Finalement, cruellement, le barman
annonce l’ultime tournée… vite un dernier verre, une ultime chanson ; Bob
Dylan, Like a rolling stone… et les
voilà jetés dans la moiteur silencieuse de la nuit… seuls… pour affronter la
lugubre obscurité de leurs angoisses. Confrontés à l’immensité frigide du réel,
hors de la cavité chaleureuse du pub… vaine tentative de retour à la
liquéfaction pour ces esprits perdus… reproduction inusitée de la fluidifiante
enveloppe prénatale…
*chanson du Velvet
Underground
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