« We only
said goodbye with words
I died a hundred
times”
Amy Winehouse – Back
to black
Amy Winehouse... Il y a une année environ, on en riait encore… ces images
pathétiques à son dernier concert, l’annulation de sa tournée mondiale... on en
a tous rigolé, on s’en est tous moqué… déçu par l’idée que l’on se faisait
d’elle ou par l’image que les médias avaient façonné. En chemin, on a tous
oublié sa musique, on a tous oublié sa voix… jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans les nuages médicamenteux de son exil...
Avant la fluidification de l’absence…
Avant le malaise du
réveil et les spectres du remord…
Avant l’éveil
infect de la mort !
Au diable les frasques et nos
sarcasmes, il faudra se souvenir de ce timbre vocal si enfumé et mélancolique. Il
faudra se souvenir de la terrible affliction que son chant atténuait et de la
beauté lugubre qui en émanait. Meurtrie à vif par une sensibilité trop accrue,
l’art aurait dû être un espace où supporter…
Elle s’est fait descendre en plein
vol par les vampires de la
HELLVICE n’ CO qui ont choisit de subtiliser une âme qu’ils
savaient si fragile. Ils s’étaient dit qu’elle rapporterait plus de sous morte
que vive. Il y a eu la version spéciale Back to Black, le livre, un concert hommage… Bientôt il y aura un film... Bientôt il
y aura un nouvel Icare…
Elle était venue chercher dans la
musique un espace vibratoire où continuer. Comme Ian Curtis ou Janis Joplin… la
perversion du succès a teinté leur quête mystique d’une couleur fade. Les
possibilités envisagées autrefois… les éventualités errantes des
fantasmes ; qu’en faire ? Boire encore pour donner à la ténacité du
vide une forme possible… Au mieux ils se noient dans l’alcool, au pire l’alcool
les noient… ceux qui s’en vont laissent derrière eux les traces scintillantes
des rêves et les larmes salées de l’amertume…
Il s’agit de comprendre ce qu’ils
nous lèguent… Il s’agit de se souvenir de leur musique…