mercredi 13 novembre 2024

LYDIA LUNCH /Dejan Gacond - january 2025


LYDIA LUNCH

Dejan Gacond

 

“DUST n’ SHADOWS” / “CLUB NOTHING”

10th – 12th January 2025 


 

10.01.2025 – LYDIA LUNCH / Dejan Gacond / Stella Glitter n’ AC Kupper – KuBaA – Zürich Affoltern

 

11.01.2025 – LYDIA LUNCH / Dejan Gacond/ Book fair + Dj Set by Table Basse Records – le Cylure – Lausanne 

 

12.01.2025 – LYDIA LUNCH / Dejan Gacond / Vincent Dubuis – Centre de Culture ABC – La Chaux-de-Fonds 

 

More details coming soon !!! 


pic : Jasmin Hirst 


Lydia Lunch is coming back in Switzerland to continue her share-out with the Swiss French writer from La Chaux-de-Fonds Dejan Gacond. An artistic, poetic and friendship experience Lydia n’ Dejan started in 2013 through the installation A kaleidoscope of nothingness… since then Lydia Lunch performed 13 times in these installations. They also shared the stage and Dejan worked on different translations of her texts into French. For example around the book “V.I.T.R.I.O.L.” that was published by the French publisher Au Diable Vauvert in 2022. 


pic : Augustin Rebetez 

dimanche 27 octobre 2024

CLUB NOTHING - 3ème édition !!!


CLUB NOTHING

troisième édition 

octobre 2024 


CLUB NOTHING est un livre publié par Augustin Rebetez et sa structure éditoriale Label Rapace en octobre 2022. Après une première édition à 250 exemplaires et une deuxième à 200 exemplaires, une nouvelle série de 200 exemplaires a été réimprimée pour un troisième tirage… Tous les livres sont imprimés par Perfect Printers et reliés à la main par Anvar P. Abdul à Kochi en Inde.

 

CLUB NOTHING est un livre inspiré par le mythique bar L’Antabuse à La Chaux-de-Fonds, une succession de fragments, de portraits, d’hommages, de situations vécues et observées en tant que barman pendant 15 ans… c’est aussi une ode à toutes les marginalités, une réflexion sur la révolte qu’elle soit à travers la folie, l’ivresse, la musique ou la politique… ou encore une analyse ethnographique bizarroïde… 

 

C’est possible de le commander directement en me contactant via l'adresse email : powerisover@gmail.com ... Mais aussi en librairie ou sur le site de Label Rapace !




...événements autour de "Club Nothing"...

01 novembre - Smaville Space - Neuchâtel
12 novembre - projection du film "Quitter la Ruche" de Pol Barrelet (diplôme ECAL 2024) dont une scène est inspirée par "Club Nothing" - Cinémathèque Suisse - Lausanne
09 janvier - TBA - Zürich
11 janvier - TBA - Lausanne
12 février - Urgence Disk Records - Genève 

vendredi 20 septembre 2024

Clothespins and telluric knots...keys of the void...

 

Clothespins n'telluric knots...

A kaleidoscope of nothingness 

by Soleil Noir

Some beautiful pictures during the montage at Foire du Livre - Le Locle - september 2024 

1st try - a new vision of an old aesthetic... by Soleil Noir...


Clothespins and telluric knots...keys of the void...


Read it loud...


Open stereo...


Rien du tout... méthodologie foireuse...

"Un rêve dans un rêve..."


Free the people... stop genocide...







vendredi 9 août 2024

Rite de passage - hommage Plage des Six Pompe

 

Rite de passage 


« Le monde, en vérité, est une cérémonie »

Erving Goffman – La mise en scène de la vie quotidienne


Un soir d’été… il y a bien longtemps. Août 2006. Une éternité. Souvenirs imprécis. Mémoire diffuse. Pourtant une impression persiste. Elle s’esquisse entre les corps qu’elle enveloppe. Un nuage de fumée ondulant dans la foule, figeant dans son épaisseur fugace les songes des rites anciens… Tout autour ; des bruits, des gens, du mouvement… Les lumières scintillent comme les yeux des enfants, éclatent comme les rires des adultes… Dans mon souvenir, tout vacille… pourtant il y a cette histoire de rites anciens… pourtant il y a cette fumée… quand le son était un signe, quand la musique était communication, quand les histoires se transmettaient oralement… s’évader ensemble ; pour un instant !  

Organisation spatiale réinventée, société éphémère, songe drolatique postmoderne… qu’en penses-tu Erving fucking Goffman ?... Les coulisses aussi sont dans la rue non ? Les acteurs doutent de la réalité du public… tu trouves pas Erving ? Tu dis que c’est l’inverse ? J’en sais rien man… mais ça me donne envie d’écrire tout ce merdier… Ecrire tu sais ? Pas penser ! Des mots qui suintent, qui sentent, qui bougent, qui suppurent, qui explosent, qui dérivent, qui se disloquent… des mots qui s’approchent de ce qu’ils désignent… Du putain de mouvement Erving… Regarde autour de nous… tout s’écoule, tout se disloque… on est juste du son… on presque de la musique… et les histoires ?... elles se transmettent à nouveau oralement !

Au final c’était l’histoire d’un rêve, c’était la nécessité d’une envie…  un festival de théâtre de rue à La Chaux-de-Fonds…. Drôle d’idée, drôle d’envie, drôle de nécessité…. C’était une folie consciente ou une inconscience démente… et pourtant, en cette belle soirée d’août 2006, le festival célèbre sa 13ème édition… comme la note ultime, comme la combinaison moléculaire absolue… 

Dejan Gacond le 05 août 2018

mardi 6 août 2024

Nous sommes dans un café-bouquinerie



Nous sommes dans un café-bouquinerie



Nous sommes dans un café-bouquinerie de seconde main à La Chaux-de-Fonds, l’intense lumière hivernale éclaire la librairie avec tendresse, comme la douceur inhabituelle de ce début d’année 2020 étonne par sa bienveillance trompeuse. Une dizaine de personnes s’apprêtent à écouter la comédienne Dominique Bourquin lire un extrait du dernier livre de Stefan Zweig ; Le Monde d’hier. Le retour des lectures dans cet espace est réjouissant. Une habituée se souvient du passage de Lydia Lunch ici-même en décembre 2017 alors qu’un monsieur évoque des vernissages de livres et des lectures autour d’Antonin Artaud. L’endroit s’appelait encore L’Entre-Deux et ne fonctionnait pas encore de façon associative. La nouvelle structure qui s’occupe des lieux se nomme La Société de Consommation et propose de nombreux concerts et rencontres dont ce cycle de douze lectures par Dominique Bourquin. Peu importe le nom de l’enseigne, cet endroit revitalise et réactive le fourmillement culturel de La Chaux-de-Fonds et agit comme une bulle de partage pour ses habitants.

 

Le dernier livre du grand auteur autrichien Stefan Zweig est une sorte de regard lucide et mélancolique sur les bouleversements successifs vécus par l’Europe à partir de la fin du XIXème jusqu’au suicide de Zweig en 1942. De l’éveil intellectuel de sa jeunesse viennoise au traumatisme fatal de la deuxième guerre mondiale, l’auteur mêle expérience personnelle et analyse socio-historique tout au long de ce fascinant ouvrage. Un texte qui parcourt un pan essentiel de l’histoire contemporaine afin de comprendre la folie dans laquelle notre monde a sombré. Il ne se remettra jamais de l’incapacité européenne à trouver une stabilité, ni de l’ambivalence inhérente à ce continent capable des contradictions les plus improbables. La dernière partie du Monde d’hier s’intitule l’agonie de la paix où s’entrecroisent le destin tragique d’une humanité trahie et le refus de Zweig à supporter cette chute. Il rédige ce livre au Brésil en 1941 alors que leur suicide commun avec sa femme est déjà planifié. Deux guerres, la montée des nationalismes et un exil forcé dès 1934 ont fini par anéantir la clairvoyance d’un des plus grands esprits européens. Tout au long de ce dernier chef d’œuvre, on sent la douleur aiguë de l’utopie brisée, de l’espoir réduit en bouillie par la folie guerrière des hommes. L’amertume salée des larmes devant la folle course d’une société envers la destruction de ses principes. Paradoxalement, ce livre restitue aussi l’exaltation perpétuelle de son auteur pour la création artistique, sa nécessité absolue dans toute organisation sociale comme l’acte lui-même ; de création et de réception… ce dialogue magique entre les œuvres et les gens… ces instants qui font du monde un endroit où vivre ! Ni un essai, ni un roman historique, ni une autobiographie ou un témoignage, Le Monde d’Hierest un de ces livres qui échappent à toute catégorisation pour mieux osciller entre les genres… les mélangeant tous ; les magnifiant tous ! Comme si le dernier ouvrage de Stefan Zweig était la réponse possible d’unification à ces nations s’entre-déchirant… L’auteur d’Amok ou du Joueur d’échec était un lecteur attentif de Nietzsche, sur lequel il a écrit un magnifique essai d’ailleurs… lire Le Monde d’Hier aujourd’hui pourrait consister à mieux regarder en arrière pour faire une esquisse de ce pourrait nous attendre… sans jamais oublier que notre utopie n’est pas encore brisée et qu’elle pourrait ne pas l’être… on peut en tout cas construire des monde possibles où la matérialiser… 

 

Début 2020, c’est comme ça que l’on a envie d’imaginer ces pensées… Pourtant à mesure que Dominique Bourquin lit ce texte si puissant, une impression particulière nous envahit. Au début du XXème siècle, un vent d’espoir souffle dans des sociétés européennes enfin rassérénées par des décennies de paix. Le progrès, les inventions, les voyages, la science, chaque domaine apporte son lot de promesses, de fascination et de puissance. « Le monde n’était pas simplement devenu plus beau, il était devenu plus libre. »[1] s’extasie même Zweig en se remémorant les années ayant précédé la première guerre mondiale. Les femmes et les hommes partagent les mêmes piscines, font du vélo ensemble, les frontières semblent s’évanouir grâce aux zeppelins et autres engins les survolant. Un monde presque oisif et insouciant qui n’a pas vu ou pas voulu voir l’épaisseur ténébreuse des nuages coagulant dans un ciel bientôt menaçant. 

 

« Partout, le sang montait à la tête congestionné des Etats. Partout, la fructueuse volonté de consolidation intérieure se mit à développer en même temps, comme une infection bacillaire, une frénésie d’expansion. 

(…)

Certes, nous n’avons pas considéré avec assez de méfiance les signes avant-coureurs que nous avions sous les yeux, mais n’est-ce pas l’esprit d’une jeunesse que de se montrer crédule au lieu de se méfier ? Nous faisions confiance à Jaurès, à l’Internationale socialiste, nous croyions que les cheminots préféreraient faire sauter les voies plutôt que de laisser embarquer pour le front leurs camarades comme de la chair à canon, (…)

Notre idéalisme commun, notre optimisme déterminé par le progrès nous fit sous-estimer et mépriser le danger commun.»

 

Stefan Zweig – Le monde d’hier

 

En ce début d’année 2020 dans cette bouquinerie, la même insouciance ou les mêmes espoirs errent dans notre monde. On découvre avec amusement que le premier traducteur du livre que Dominique Bourquin vient de lire est Jean-Paul Zimmerman, un écrivain de La Chaux-de-Fonds.  Si le XXIème siècle a démarré d’une façon bien balbutiante, paranoïaque et étouffante, de nombreux signaux encourageants laissent présager à ce siècle de d’affronter l’âge adulte avec la conscience des défis qui s’imposent. Le climat et ses enjeux deviennent gentiment un sujet primordial, un mouvement féministe mondialisé réclame une égalité non négociable, les jeunes se mobilisent pour de nombreuses causes… Du Chili au Liban, de la France à la Bolivie en passant par Hong Kong, l’Irak, la Thaïlande, les Etats-Unis ou l’Algérie des mouvements populaires se dressent à nouveau contre les pouvoirs dominants. Avec force et détermination, mais avec intelligence et constance. Les rassemblements massifs pour le climat ou la marée violette du 14 juin 2019 resteront gravés sur nos rétines pour l’éternité. On commence Presque à entrevoir un monde possible… et on se dit que en plus 2020, c’est joli graphiquement, symboliquement, tout ça… ouais… ce n’est qu’après cette mise en route bancale du XXIe siècle, qu’un rêve autant fou qu’insensé a commencé à nous habiter. Faut dire qu’avec le 11 septembre, la guerre contre le terrorisme et la propagande antimusulmane qui en a découlée, tout cela a bien mal commencé. On a carrément commencé à avoir les boules quand ils ont buté Ben Laden et Kadafi. Comme si leur propagande avait fonctionné. La surinformation, le nouveau contrôle des corps et de leurs habitudes par la technologie, les dérives des systèmes financiers, la crise économique, les populismes nouveaux, les cinglés notoires au pouvoir et les guerres autant éclatées que permanentes, autant ignorées que terrifiantes. Le monde n’est pas idéal, mais l’-a-il été un jour ? Cependant ces prises de conscience récentes, les soulèvements des jeunes, des femmes, des ouvriers, des retraités, des étudiants ont contribué à redonner de la force et de l’énergie à notre rêve… fut-il absurde !

 

À mesure que Dominique Bourquin lit les pages de l’écrivain autrichien, une sensation tenace s’empare de nos plexus… un silence particulier, un silence au vide rempli de larmes nous envahit à la fin de la lecture… car à l’ombre de nos lueurs d’espoir, et malgré les élans de changements qui nous imprègnent d’optimisme, les monstres rôdent… On connaît maintenant le bruit de ce silence, sa tonalité précise… l’infection bacillaire que Zweig évoque n’est pas celle du nationalisme… pas dans un premier temps en tout cas… Si on était croyant, peut-être que cette étrange épidémie ravageant la province du Hubaie en Chine, les feux de forêts pharaoniques en Australie ou les milliards de grillons détruisant massivement les cultures africaines nous auraient mis sur la piste. Peut-être que l’on aurait prié… Mais on est tout sauf croyant. Alors on se dit juste que nos sociétés occidentales ne sont pas prêtes à vivre un changement brutal... 

 

2020



[1] Stefan Zweig – « Le Monde d’hier » - Editions Gallimard, 2013 – (p. 

samedi 3 août 2024

Souvenirs errants d’un Kapharneum Komplex…


Souvenirs errants d’un Kapharneum Komplex…


(photo : Brigou, 2013)


La Tchaux is burning !... L’épaisseur rougeâtre des fumigènes, l’odeur insoutenable de pneus se consumant, des slogans scandés au mégaphone… En face de la mythique fontaine des Six-Pompes, un groupe de femmes et d’hommes encagoulés, vêtus en noir et portant d’épaisses lunettes de protection se dissimulent derrière leur barrière de feu… Trois lettres pourtant se détachent de la frénésie ambiante ; Z….A….D…. ZAD….. ZAD… trois lettres pourfendant le rideau de fumée… trois lettres projetées momentanément sur les surfaces qu’elles trouvent… Soudain tout disparaît, les femmes, les hommes, le bruit qu’ils génèrent… La ville retrouve son apparence habituelle, mais ses maisons tremblotent, ses habitants titubent, ses rues toussotent, ses trottoirs claudiquent… chacune, chacun tentant d’appréhender à sa manière le Karphaneum Komplex l’ayant traversé par son intensité éphémère…

 

Aucune idée précise de comment cela a commencé… Ok, c’était à La Chaux-de-Fonds, c’était pendant La Plage des Six-Pompes… ces deux informations n’amenant pas forcément une perception réaliste au souvenir, il faudra se contenter de sensations éparses et fragmentés… Au début on croyait être un public, une sorte de foule attendant pour un spectacle de rue… Pourtant nous étions les manifestants du vide… 

 

Assez rapidement, certains individus se démarquent des autres. Ils se déplacent avec une fluidité étonnante dans la foule. Ils évoluent par grappes coordonnées. L’un deux attirant le regard des gens pendant qu’un autre collent une affiche sur un mur… Soudain ; du son, du bruit, des projections contre les façades, de la peinture se fracassant contre des rideaux… Les tracts parlent du rôle de l’argent, de la force ouvrière… de la conscience ou de l’inconscience du groupe…Ils traînent des poubelles, ils les entassent…  La foule semblent trop compacte, inamovible… Ils la fragmentent… 

Les petits groupes sont plus efficaces. Ils se déplacent plus rapidement. Une guerilla urbaine. Tout semble si chaotique. Tout est si organisé. Les slogans heurtent la conscience. La révolte est cyclique, comme les dérives du progrès qui la génèrent. C’est ainsi que les groupuscules se rassemblent pour un instant flottant autour des souvenirs du pire. L’horreur de l’esclavage, de la colonisation, de l’exploitation, de la domination. 

 

Comme si l’Histoire ne devait jamais se dissoudre dans la folie du présent… Comme si la liberté et l’utopie étaient des éternelles Zone À Défendre…

 

2018

jeudi 16 mai 2024

Bad Bonn Kilbi / Bad Bonn - des textes depuis 2017...


Bad Bonn / Bad Bonn Kilbi

Quelques textes de présentation

Depuis 2017…

Un texte de présentation à propos d'un concert déjà passé, c'est un peu comme trouver une carte postale à propos d'un voyage non-vécu... ensemble, ces textes racontent une autre histoire... celle d'un lien à un lieu... celle d'un lien à des sons... so much LOOOOVE Kilbi !... quelle chance de faire partie du team des auteur.e.s du Bad Bonn !! 

(pic : Mehdi Benkler, 2015)

KILBI 2020 - DJ Marcelle

Des bruits d’animaux disparus se mélangent aux cris d’humains en voie de disparition. Un magma sonore endiablé dans lequel on croit par moments trouver ses repères. La fin du monde est un gigantesque collage Dada. Joyeux ! Foutraque ! Intense ! Pourtant le chaos apparent est minutieusement organisé. Pourtant dans le déluge de découvertes qu’une Kilbi nous propose, Dj Marcelle représente une forme de stabilité rassurante : sa force tranquille, ses caisses de disques et ses trois platines… Nos cœurs se rassemblent et on danse avec elle… On repousse l’aube en vouant un culte aux animaux disparus.

Dada Dub / Extinct animals samba / heart-shaped music boxes

 

KILBI 2024 - Alina Arshi

Alina Arshi est une chorégraphe et danseuse émergente née en Inde et vivant à Lausanne. Ses performances explorent les limites de corps qui luttent et oscillent, entre saccades et circonvolutions. Ses performances réfléchissent à la place qu’elle occupe dans le monde. Le corps a des tensions, des spasmes, des libérations qui agissent comme des échos ou des résonnances à l’espace qui les génère. L’ailleurs est déjà ici. Ici est parfois là-bas. Devant l’un et face à l’autre, on est seul. Le mouvement et la musique donnent force et constance à l’unicité d’un corps devant la multiplicité du monde.

Oscillate Wildly / Multiple emerging shapes / Quantic body movement

 

BAD BONN 2017 – Shabazz Palace

 

Magic Johnson joue au basket sur une tranche de pizza flottant dans le vide infini de l’univers. Allen Ginsberg aspire une bouffée de crack à travers un masque à gaz. L’apparence du réel comme la structure moléculaire des corps se modifie en permanence dans le Palace du sub-prophète Shabazz… et se disloque dans l’espace déconstruit du rythme… et dérive dans les images superposées par la lenteur nonchalante de la voix…*

 

*texte inspiré par le clip de Shabazz Palace réalisé par Chad Vangaalen

 

KILBI 2022 - Kelman Duran

Les rêves redeviennent possibles. Des corps ondulent ensemble sous le regard amusé des étoiles. Dans chaque petit cœur de chaque petit corps, un film intérieur est projeté au ralenti. Vingt-quatre images par seconde constituées avec les sensations du moment. Vingt-quatre images par secondes enveloppées par la même bande-son. Subtilement composée par l’artiste et musicien Dominicain Kelman Duran. Elle se déploie entre les corps qu’elle envoûte, comme une réponse sensitive à la folie du monde. Celle que Kelman Duran dénonce dans son art pour mieux laisser son dancehall remplir les imaginaires. 

We Scratch Kilbi / Tijuana’s Hall Wellness Dance / Mariposas, vacio y movimiento perpetual

 

BAD BONN 2018 - Mark Lanegan Band

Dans l’Amérique de maintenant, les jumeaux des égouts font crier les arbres. Les étendues magiques du paysage sont lacérées par la folie moderne. Les cicatrices du temps déchirent les individus et mettent à mal les groupes. Depuis le début des 90’s, Mark Lanegan chante l’ambivalence de son époque avec ce timbre envoutant, avec cette voix envoutée. Les arbres du Bad Bonn vont aussi frissonner. 

 

KILBI 2020 - Félicia Atkinson presented by Lautsprecher Orchester Freiburg

L’odeur du vide. Le bruit du silence. La coexistence des antagonismes. Félicia Atkinson est plasticienne, musicienne, peintre et poète. Exploratrice de l’infinitésimal comme du gigantesque, elle construit un monde palpable mais fugace, onirique mais hanté. Un monde dans lequel des mots chuchotés en français et en anglais se mélangent à des couches sonores digitales et organiques. Les expérimentations hybrides de Félicia Atkinson seront présentées à la Kilbi par le Lautsprecher Orchestra Freiburg, donnant une conscience circulaire au son qui flotte autour de nos corps stagnants à la surface.

Surrounding whisper / Noisy void / Vanishing soundscapes

 

KILBI 2020 - Ahmedou Ahmed Lowla

Des sons du passé envoyé depuis l’espace de l’avenir. La nouveauté est une forme de reconfiguration du tableau périodique. Combiner différemment les éléments et définir une molécule inconnue… Ahmedou Ahmed Lowla revisite les sonorités et les rythmiques de la musique traditionnelle mauritanienne avec son synthétiseur du futur. Sa musique mélange subtilement les atomes sonores nord-africains aux ions mélodiques de l’Afrique Subsaharienne. Il en résulte une transe instrumentale hypnotique et intense qui va s’emparer des corps pour les faire danser dans l’éternité étoilée d’une nuit sans fin. 

Post-future Sahel groove / synth-freak-hypnosis / cosmic elbows

 

BAD BONN 2017 - KOKOKO !

 

Le son est partout ! Il flotte dans l’univers, entoure l’espace, s’incruste dans les cellules, défie les étoiles avec son ondulation invisible. Tout peut devenir musique ! Kokoko ! renoue avec la palpitation initiale de nos instincts et incite les corps à se reconnecter à une idée du mouvement voilée par les travers de la raison. Le son est partout ! Autant qu’il devienne musique grâce aux objets qui nous entoure ! Car la musique c’est du son transformé par le corps !




KILBI 2019 - Emilie Zoé

Emilie Zoé oscille entre les forces terrestres et cosmiques, entre l’impalpabilité flottante du son et les moyens réels de le partager. Dans son univers on trouve des âmes tigres qui se rencontrent pour s’aider, des marins, des cabanes, sa grand-maman, ses potes, sa famille. Son nouvel album intitulé « The Very Start » se déploie très loin dans le cosmos, éclairant les galaxies oubliées lors de son voyage astral. Du rock lo-fi, brut et sincère. Un son de guitare unique. Une complicité fluide avec Nicolas Pittet à la batterie. Les sons se mélange aux émotions qui les génèrent. La voix est douce et sombre. Le regard est intense, fragile, puissant. 

LO-FI / WIDE EYES / TIGER SOUL

KILBI 2019 - Courtney Barnett

L’Australie est baignée par une lumière intense et généreuse. L’île regorge de contrastes multiples. Le paysage s’étend à l’infini. Cette réalité semble se refléter à l’envers dans les rétines sensibles de Courtney Barnett. Une indie-folk sobre et poétique visitant l’immensité magique des zones désertiques comme la moiteur des forêts. Des paroles sondant nos vies quotidiennes et les émotions aléatoires qui les parcourent. Un regard lucide sur le monde qui l’entoure. Un son simple mais envoûtant... Un halo impalpable de bienveillance… Comme cet album cosmique en collaboration avec Kurt Vile. Comme ces yeux fragiles dans lesquels le monde se reflète… 

TIME TO / THINK DOWN / UNDER TIME TO SAT

KILBI 2019 - Slowthai

Les petites villes anglaises. Leur grisaille humide. La fumée des zones industrielle. Le club de foot local. Le centre commercial. Le pub du coin. Slowthai brosse un tableau triste mais hilarant, ironique et sordide de la jeunesse anglaise du 21ème siècle comme de l’ennui global d’une société occidentale rattrapée par ses démons cloisonnant. Entre le dubstep, le hip-hop et le punk, il déverse ses mots avec un flow et une ironie typiquement british qui peut évoquer Sleafords Mods, John Cooper Clark ou Gang of Four. Avec force et humour il défend les minorités, les transgenres, les LGBT… Avec virulence et énergie il dénonce le racisme ou le Brexit… 

NO / BRITISH / FUTURE

BAD BONN 2019 – Bodega

L’avantage des époques troublées politiquement, des moments charnières de l’Histoire, des dirigeants fous est qu’ils génèrent toujours une contre-culture pointue, rafraîchissante et intense.  Notre monde est terrifiant ! La musique est magnifique ! Bodega en est l’incarnation parfaite. Une énergie furieuse. Une colère réelle. Une conscience du rire comme remède à l’angoisse. Post-future-punk ! Avec les excellents Def’s Ton System en supplément !


BAD BONN 2019 – Andrew Weatherall – Los Pashminas 

Le shaman de la musique électronique est de retour au Bad Bonn ! Depuis une trentaine d’année, Andrew Weatherall concocte des potions sonores remuantes et galvanisantes grâce à des connaissances secrètes accumulées. Percevant les énergies invisibles qui s’échappent des corps, Weatherall les nourrit à son tour de l’immatérialité rythmique et mélodique nécessaire à leur fonctionnement. Les fribourgoeis de Los Pashminas complètent une soirée de pulsations magiques… 


KILBI 2018 - Melissa Kassab

 

Intemporelles. Délicates. Fragiles. Magiques. Sensibles. Tristes. Intenses. D’une rencontre importante à un souvenir volatile, d’une mélodie oubliée à un rêve disparu, les chansons de Melissa Kassab déploient leur kaléidoscope émotionnel dans nos corps réceptifs. Avec son jeu de guitare épuré et son timbre vocal venu d’un temps suspendu, elle partage son monde, l’idée qu’elle s’en fait et la façon dont elle le perçoit. Sa musique est de partout et de nulle part. Une musique  défiant la pesanteur. Flottante. Métissée. Colorée. Douce. Fragile. Délicate. Intemporelle.


KILBI 2018 - John Maus

 

D’emblée on est décontenancé. John Maus échappe aux catégories. Un géant frénétique. Une allure de professeur d’université. L’homme scande de courtes phrases rebondissantes au gré des flux sonores 80’s de la musique. Des nappes de claviers, des textures synthétiques. Une ambiance de film de science-fiction, de mélancolie urbaine, de chambres de motels tristes aux téléviseurs déglingués… Sous l’apparence faussement simple de cette réalité-là se cache un assemblage sonore savamment constitué et un grand érudit. La rencontre fortuite de Twin Peaks et de Gilles Deleuze dans les champs de la Kilbi…

 


KILBI 2018 - Sevdaliza

 

Sevdaliza parcourt l’infini des possibles à travers un univers sonore chimérique, éthéré, organique et synthétique. Un monde oscillant d’une ampleur cosmique à des sensations imperceptibles. Questionnant l’humain sur son origine admise comme sur son devenir potentiel, Sevdaliza réfléchis autour du flottement identitaire comme sur le genre ou sur les normes. Une réflexion qui est musicale et philosophique, personnelle et sociétale, portée par la chaleur mélancolique d’une voix sublime. Une voix emplie de la conscience triste d’un monde en quête d’une identité stable. 

 

 

BAD BONN 2019 - Antoine Chessex-Dave Philipps-Darja Kazimira-Dagmar Gertot

Depuis leur station spatiale, des astronautes explorent les mutations interchangeables du bruit blanc. La planète terre se situe à plusieurs années lumières de leur laboratoire orbital. Ils triturent les fréquences afin d’accélérer la vitesse du son. Ce dernier pourfend l’atmosphère à 680 mètre / seconde et s’immisce dans le Bad Bonn de sa puissante masse invisible. Antoine Chessex, Dave Philipps, Darja Kazimira et Dagmar Gertot sont aux commandes de ce module hertzien. 

 

BAD BONN 2019 - Karma to Burn - A baker

 

Un mantra électrique ! Les corps oscillent lentement. Des cheveux gras transpercent les faisceaux lumineux. Les mouvements sont répétitifs. Les sonorités aussi. La vitesse devient lenteur. Le vide s’accélère. La méditation s’amplifie. Karma to Burn et A Baker nous rappellent que l’Occident consumera toujours son idéal de sagesse dans un déluge sonore aux forts relents d’absinthe. Les paradis resteront toujours artificiels. Nos mantras seront toujours électriques…

 


BAD BONN 2018 - Puts Marie / Emilie Zoé

Alors que le monde vacille, Puts Marie et Emilie Zoé parcourent l’univers jusque dans ses confins gazeux et sondent les profondeurs du sol. Un panel de sonorité émotionnelle inédit, mature, sincère, doux et intense. Puts Marie et Emilie Zoé présentent chacun un nouvel album. Des disques qui touchent à l’insensé, qui flottent au-delà des mots. Le rock est infini. La musique est une sensation envoyée de l’espace. 

 

BAD BONN 2019 - Reverend Beat Man Dada Performance

Le monde est terrifiant. L’Histoire est cyclique. Depuis toujours, dans toutes les sociétés, deux choses contribuent à amener de la légèreté au poids du monde : le rire et la musique. Johannes Dullin flirt avec le grotesque éternel. Ses inepties saugrenues donnent raison à la folie. Dada revient pour combattre les pages sombres de l’Histoire. Comme Reverend Beat-Man et son « Cabinet de Musique Dégénérée ». Dada rit toujours de la connerie des puissants. Comme le « Non sens » de Meret Matter. « We love Dada, We Dodo It » comme dit Duex !



BAD BONN 2019 - Brant Björk n special guest Sean Wheeler

Un coucher de soleil éternel devant l’océan infini. Une nuit de pleine lune. L’étendue aride d’un désert californien baignée par un halo de lumière métallisée. Quand Brant Björk rencontre le crooner Sean Wheeler, on retrouve la folie libérée des rencontres les plus hybrides et spontanées émanant de la famille Kyuss. On pense à des « desert sessions » endiablées une nuit de pleine lune. On devient avec eux les « maîtres» d’une réalité invisible. 

 

BAD BONN 2020 - Prettiest Eyes / Dedelaylay

Spasmes. Convulsions. Saccades. Mémoire fragmentée. Images séquencées. Sonates tribales d’une époque troublée. Des constructions rythmiques qui deviennent des mélodies sous l’effet de superpositions elliptiques incompréhensibles. Prettiest Eyes et Dedelaylay partagent une folie sonore savamment construite et un plaisir contagieux de jouer. Comme une réponse naturelle à des temps incertains. Ils construisent ensemble le futur du son. Synthétique, machinal, décharné, symbiotique mais transpirant de vie par tous les pores… des corps dont il s’échappe. Une danse - la nuit - sous des néons qui explosent.

 

BAD BONN 2017 - Cocaine Piss / The Flying Tiger Claw

 

un bal masqué post-humain… ça sent l’urgence… on crie, on saute, on se lacère, on s’enlace… des créatures se masturbent avec des vierges Marie… d’autres ; affublés d’un masque de Donadl Trump en latex s’embrassent langoureusement… ça sent le sexe et la sueur… la pisse et le crack… on rêve de griffes volantes et de  tigres défoncés… de fin du monde éternelle… on crie furieusement mais avec allégresse… 

 

KILBI 2024 - Ustad Noor Bakhsh

Jingul est le nom d’un oiseau qui vient souvent se poser dans le jardin d’Ustad Noor Bakhsh. Dans son petit village du Balochistan, une province très pauvre entre le Pakistan et l’Iran. Depuis son enfance Ustad Noor Bakhsh joue du Balshi Benju, une cithare à corde pincée. Une tradition de sa région. Avec ses sons qui ressemblent à des paysages et ses songes polyrythmiques, avec son ampli qu’il branche à sa voiture devant un coucher de soleil et les dunes millénaires, Ustad Noor Baksh devient Jingul. Aux confins de l’Histoire et hors du Temps, sa musique survole la Perse antique et l’Asie mystique. 

Sunset infinite dreams / History can’t be a bird fly / Sound is a beautiful paint

KILBI 2021 - Duma

Le sang des lions a trop coulé. La nature a trop été exploitée, sinistrée, pillée par la folie humaine. Les entrailles de la terre se réveillent depuis le cœur du monde et libèrent un magma énergétique tonitruant. Un orage inversé. Des faisceaux électriques s’échappent des montagnes sacrées, des plaines infinies, des squelettes d’animaux et des lacs immenses. La nature écrase les machines, les instincts mangent la raison, l’inertie disloque le mouvement. Duma fait trembler la réalité des paysages kenyans et ougandais avec son grind-core post-apocalyptique en convoquant la magie du passé dans la folie du futur, en confrontant les rituels oubliés de l’Afrique de l’Est au bruit de notre époque insensée.

Satan’s tribe of extasy / electronic witchcraft / From Nairobi with Noise



Tous les textes ont été écrits entre 2017 et 2024 par Dejan Gacond...